Si de nos jours en Europe, lorsqu’on parle d’Islam, on pense surtout au danger d’un « choc des civilisations », c’est en raison d’une série de facteurs culturels qui persistent encore :
D’une part, le simple manque de connaissance de la culture et de la religion musulmanes chez la grande majorité des gens ;
D’autre part, la connaissance de l’Islam à travers le prisme d’une interprétation faite selon les paramètres de la pensée occidentale. En effet, si certains penseurs, hommes d’Etat et chercheurs ont pu en partie reconnaître la figure du Prophète, ils ne l’ont fait qu’en exagérant la valeur du côté humain, où en ne le considérant que comme un personnage historique. Il convient d’observer que ces reconnaissances partielles, détachées du contexte sacré de la religion islamique tel qu’il a été transmis à travers quatorze siècles d’histoire, ont souvent produit en Occident des interprétations de l’Islam en tant que phénomène sociologique et anthropologique, substituant à l’esprit religieux une « doctrine sociale » basée seulement sur les aspects matériels plus familiers à la culture occidentale post-industrielle. Nous rapporterons ci-dessous certains exemples montrant comment la culture occidentale a accueilli l’Islam, et en particulier la figure du Prophète Mouhammad. Ces exemples pourront servir de matériel de documentation historique, utile aux médiateurs culturels, aux musulmans immigrés désireux de connaître le monde occidental et sa pensée, ainsi qu’aux non-musulmans qui souhaiteraient intégrer la voix des mass médias concernant l’Islam à d’autres sources.
L’éminent orientaliste français écrit Mouhammad et la Tradition islamique et La Vie de Mohammed, d’où nous tirons le passage suivant : « Mouhammad se considérait comme l’instrument passif de la révélation. Son ambition était d’être un secrétaire attentif, un appareil enregistreur, impeccable des paroles qu’il entendait prononcer par la bouche d’ombre lumineuse et de bruit silencieux. Ces paroles étaient la forme terrestre de l’incréé, éternelle et céleste Parole de Dieu, la “mère du Livre” gardée au septième ciel par les anges extasiés. […] Chaque prophète doit apporter une preuve de sa mission ; un miracle de nature spéciale (mu’jiza), différent des miracles des saints (karama), et qui porte un défi. Le Coran est le miracle de Mouhammad. Sa beauté supra-littéraire, sa force d’illumination qui restent encore aujourd’hui une énigme irrésolue, mettent ceux qui le récitent, même les moins pieux, dans un état spécial de ferveur. »
La célèbre orientaliste italienne Laura Veccia Vaglieri écrit : « Le Prophète arabe, inspiré et fortement lié à son créateur, il a prêché le plus pur monothéisme aux adorateurs du fétichisme, aux adhérents du christianisme et du judaïsme. Il a été en conflit ouvert avec les tendances des gens qui toutes portaient au polythéisme. Dans ses prêches, pour convaincre les gens de croire un seul et même Dieu, il n’a point exploité les multiples phénomènes naturels pour tromper les gens en s’attribuant ces miracles. Il a appelé les gens par l’amour, non pas à abandonner leurs convictions, mais à méditer sur l’univers et ses lois. Sa foi dans un Dieu unique et indispensable faisait qu’il offrait aux gens la possibilité de lire le livre de la vie. »
Le missionnaire chrétien R. Bosworth Smith, dans son livre « La vie de Mouhammad » dit : « Si l’on peut dire que quelqu’un a dominé grâce à la foi dans la religion, c’est bien Mouhammad. Il jouissait d’une forte autorité, sans user de moyens violents pour y arriver, et se tenant à l’écart des étiquettes et des cérémonies de cour, mais grâce à sa personnalité splendide. »
Johann Wolfgang Goethe dit de Mouhammad : « J’ai cherché dans l’histoire l’exemple d’un homme merveilleux, et je l’ai trouvé chez le Prophète arabe. »
George Bernard Shaw, dans son livre sur Mouhammad, écrit : « J’ai toujours admiré la foi de Mouhammad, ceci à cause de sa vitalité extraordinaire. A mon avis, l’Islam est la foi capable de guider avec succès les multiples changements de la vie. […] Je prévois que la foi de Mouhammad sera acceptable dans l’Europe de demain, comme elle a commencé à devenir acceptable pour l’Europe d’aujourd’hui. »
Napoléon Bonaparte dit : « Moïse a proclamé la religion de Dieu à son peuple, Jésus au monde romain, tandis que Mouhammad a fait connaître au monde la foi en un seul Dieu, qui est le Dieu d’Abraham, de Moïse et de Jésus. »
Michael H. Hart, auteur du livre The 100 : A Ranking of the Most Influential Persons in History, place le Prophète à la première place des personnalités les plus distinguées. Il écrit : « La décision d’accorder la première place à Mouhammad dans ce livre, parmi les personnalités les plus célèbres de l’histoire, peut surprendre maint lecteurs, tandis qu’elle peut faire douter beaucoup d’autres du fait que cet homme puisse être le seul dans l’histoire qui a connu des succès extraordinaires, tant dans le développement de sa religion que sur le plan social.
Mouhammad a réussi à propager l’une des religions les plus étendues du monde, et en même temps à devenir l’un des dirigeants politiques les plus efficaces. Aujourd’hui encore, quatorze siècles après sa mort, l’influence de son activité religieuse est encore très puissante. »
Le Prince Otto Von Bismark, fondateur de l’Allemagne, politique et grand homme d’Etat, a dit : « Mouhammad est une personnalité extraordinaire. Ce n’est pas par hasard que Dieu n’ait amené aucun autre comme lui sur la scène des évènements mondiaux. Mouhammad, je regrette de ne pas avoir été ton contemporain. Son livre est divin. Nier l’origine de son existence est aussi ridicule que de prétendre l’inexactitude des sciences exactes. C’est pour cette raison que l’humanité a eu une seule fois la chance de voir une figure unique comme tu l’as été, et elle n’aura plus la possibilité de la revoir. »
Edward Gibbon, historien allemand de renom, dans son œuvre célèbre Histoire du déclin et de la chute de l’Empire romain, écrit que Mouhammad « avait une excellente mémoire, une conduite humaine. Il était audacieux dans ses idées et ses actions. La première Révélation, qu’il a acceptée de la part de Dieu, a laissé en lui un sceau indélébile jusqu’à la fin de sa vie. »
Bosworth Smith écrit dans son livre : « En sa personne étaient unis César et le Pape, mais il était le Pape sans les prétentions du Pape, et César sans les légions de César. Il était sans armée régulière, sans garde personnelle, sans palais et sans rétribution. S’il y a dans le monde quelqu’un qui mérite qu’on dise qu’il a gouverné au moyen de la justice divine, alors cet homme n’est autre que Mouhammad, car il avait en ses mains tout le pouvoir bien que sans moyen et sans appui.
Il s’est élevé au-dessus des titres et des cérémonials, contre les révérences serviles de l’étiquette courtisane. On sait bien que pour les rois héréditaires, pour les princes nés dans des familles royales, l’apparat et les cérémonies solennelles sont aussi naturels que l’air qu’ils respirent. Mais il faut avouer que même les empereurs qui se sont frayés eux-mêmes le chemin du pouvoir, et sont entrés dans les anales de l’histoire tels que César, Cromwell et Napoléon, n’ont pas été en mesure de résister aux attraits de ces privilèges. Quant à Mouhammad, il se contentait de la réalité, il ne se préoccupait pas d’obtenir le pouvoir. La simplicité de sa vie privée allait de paire avec sa vie publique. Parlant de Mouhammad, Al-Boukhari dit : “Dieu lui a offert les clés du trésor de ce monde, mais il ne les a pas acceptées.” »
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